#1 Lutter contre le gaspillage alimentaire… ça commence avant les courses !

Cette « première étape » est celle qui va vous demander un peu de réflexion, puisque nous vous conseillons de faire le point.
Il serait bon par exemple de vous demander ce que vous avez envie de manger durant la semaine (planifier), de voir ce qu’il vous reste dans le frigo et de réaliser une liste de courses en fonction de vos « stocks ». Cela vous permettra ainsi de ne pas racheter des aliments que vous possédez déjà, et/ou vous fera réaliser que certaines choses dans votre réfrigérateur doivent être mangées assez rapidement (si vous voyez ce que nous voulons dire…).

#2 Le moment fatidique et tant redouté : les courses !

Qui ne s’est jamais emballé devant les vastes rayons d’aliments en tous genres proposés par les grandes surfaces, pour finalement repartir du magasin avec un caddie rempli de choses pour lesquelles nous n’étions pas venus ? C’est là que votre liste de course va entrer en jeu, puisqu’elle vous permettra d’aller à l’essentiel et d’éviter le vagabondage ! Gain de temps et d’argent assuré.
Pour en revenir à l’objectif principal, qui est donc de limiter les déchets alimentaires, la meilleure solution est d’acheter en vrac. En effet, le vrac permet d’acheter en justes quantités, c’est-à-dire celles dont nous avons « réellement » besoin, ni plus ni moins. Par ailleurs, en ramenant vos sacs à vrac ou vos propres contenants dans les épiceries vrac, vous éviterez le surplus d’emballages alimentaires finissant à la poubelle (que des avantages donc !)

Bien sûr, nous vous recommanderons toujours de faire vos courses dans des magasins/épiceries bio de proximité, directement auprès des producteurs (dans les fermes par exemple) ou dans les marchés, afin de soutenir et favoriser les commerces et artisans de votre ville/région ! Mais là encore, on ne vous demande pas d’être parfait/es. Faites au mieux pour vous. ☺
Autre point important lors de vos courses pour aider à lutter contre le gaspillage alimentaire :

Ne pas avoir peur des fruits et légumes abîmés ou aux formes étranges !

L’habit ne fait pas le moine non ?

En effet, il y a encore énormément de pertes de fruits et légumes jugés « vieux », « pas très sexy » ou carrément « moches » ! Et pourtant… ces derniers n’en sont pas moins bons ! Si vous achetez chez un maraicher, dans une ferme ou directement auprès du producteur, n’hésitez pas à demander s’ils ont des fruits et légumes abîmés ou qui doivent être très rapidement consommés : d’autant plus qu’une ristourne vous est souvent accordée pour leur achat ! 😉

Enfin, petits conseils de rangement une fois que vous êtes rentré/es des courses (pour être au top du top de l’optimisation) :

• Rangez les produits frais rapidement
• Ne gardez pas vos fruits et légumes dans leurs sacs (plastique ou kraft), mais ne les nettoyez pas directement si vous ne les mangez pas prochainement ! Cela les conservera plus longtemps.
• Rangez vos aliments dans les placards/le réfrigérateur en fonction de ce qui doit être mangé « en priorité » (mettre en avant les produits avec une DLC proche, pour les manger en premier. Ainsi, pas de gaspi !).
• Renseignez-vous sur la façon dont les aliments sont les mieux conservés. Par exemple :

· Pommes de terre, oignons, ail et échalote : endroit frais, sec et à l’abri de la lumière
· Légumes : et non, pas au frigo ! Ils s’avèrent qu’ils perdent de leur saveur et de leurs bienfaits lorsque conservés au réfrigérateur… Certains d’entre eux se conservent bien mieux dans un vase avec un peu d’eau (céleri, blettes, brocoli, poireaux…)
· Fruits : hors du réfrigérateur également !

Trucs à savoir :
Une DLUO (date limite d’utilisation optimale) dépassée ne veut pas dire que votre aliment n’est plus mangeable ! N’ayez pas peur de manger ces produits quelques jours plus tard, voire mois plus tard pour certains.
Petits exemples de durées durant lesquelles les produits sont toujours bons :

– Yaourts : jusqu’à 3 mois après DLUO
– Fromages : jusqu’à 2 semaines
– Chocolat : jusqu’à 2 ans
– Conserves, surgelés, produits secs : plusieurs années après la DLUO
– Miel et épices : jamais ! 

Petite astuce : si la date limite de consommation de vos œufs est passée, il existe un moyen de savoir si ces derniers sont toujours consommables :

□ Remplissez un bol assez profond avec de l’eau froide
□ Plongez votre œuf dans l’eau :

– S’il reste au fond : votre œuf est encore frais et tout à fait consommable !
– S’il flotte : l’œuf n’est plus frais, il ne vaut mieux pas le manger
– (Attention, il vaut mieux faire le test uniquement avec le nombre d’œufs dont vous avez besoin sur le moment, car une fois qu’il a été trempé, l’œuf ne se conserve pas longtemps et doit être consommé).

Bon, maintenant, les courses c’est OK. Place à l’étape clé un peu plus « sport » : CUISINER !

#3 Limiter le gaspillage alimentaire lorsqu’on cuisine, trucs et astuces de chefs (ou pas) !

Comme on dit : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

limiter les déchets alimentaires

1. La notion de batch-cooking

Ça vous dit quelque chose ? Le batch cooking consiste à faire une grosse session cuisine à un moment donné dans la semaine (le dimanche généralement), pendant quelques heures. Durant ce créneau, le but est de préparer plusieurs « bases » et aliments, que vous n’aurez plus qu’à accommoder dans la semaine.
Par exemple, vous pouvez vous dire que pendant 3h, dimanche après-midi, vous allez cuire tous vos féculents pour la semaine, mais aussi certains légumes à la vapeur, d’autres au four, ou encore préparer à l’avance vos gratins selon les envies que vous avez pour la semaine qui arrive.
Cela demande un peu de temps et d’organisation, mais vous verrez, vous serez bien content/es de n’avoir plus qu’à réchauffer ou assaisonner vos aliments lorsque vous rentrez d’une longue journée !

2. Réutiliser ce que nous avons l’habitude de jeter

C’est généralement à ce moment-là que nous faisons le plus de déchets alimentaires : épluchures, fanes, morceaux abîmés… beaucoup de parties provenant en majorité des fruits et légumes finissent dans nos poubelles.
La première chose à savoir, si vous achetez vos fruits et légumes bio, c’est que vous pouvez manger la peau. Du coup : pas forcément besoin d’éplucher ! Vous pouvez cuisiner vos courgettes, carottes, pommes, poires et autres fruits et légumes en tout genre comme bon vous semble, sans le casse-tête de l’épluchage. C’est pas merveilleux ?
Ensuite, comme vous le savez peut-être déjà, il existe mille et une façons de cuisiner les parties comestibles des aliments, ou même de les utiliser pour notre quotidien (produits ménagers, soins cosmétiques…). Les livres de recettes, de soins et produits ménagers naturels regorgent d’idées, mais aussi Internet.

Peau, pépins, noyaux, côtes, tiges, fanes, trognons, écorces… Tout se cuisine ou s’utilise : bouillon de légumes avec les restes de peau, pesto avec des fanes, chips au four avec les épluchures… Il faut juste le savoir et avoir la curiosité de faire des recherches sur Internet pour voir comment réutiliser ce genre de choses que nous avons le réflexe de jeter.
Outre en cuisine, ces « déchets » peuvent être utilisés dans d’autres domaines : certains pépins en jardinage ou à faire sécher pour donner aux oiseaux, recycler des écorces en allume-feu… La liste est sans fin !
Et les fruits abimés ou trop mûrs alors ? C’est tout simple : en compote ou en gâteaux ! Là encore, des milliers d’options et recettes s’offrent à vous.

Zoom sur l’œuf !
L’œuf a de multiples vertus en cuisine, mais aussi en cosmétique.
Vous avez utilisé des jaunes d’œufs dans une recette et vous vous retrouvez avec des blancs ? Vous pouvez en faire de la meringue, un masque pour le visage en les battant (c’est excellent pour avoir un teint éclatant !) ou encore un masque pour les cheveux pour raviver l’éclat et faire briller.
Et inversement, si vous avez utilisé des blancs et qu’il vous reste des jaunes d’œufs, des soins hyper rapides sont réalisables !
Pour ce qui est des coquilles, vous pouvez innover. Elles peuvent servir de petits récipients pour faire germer des graines, ou encore de petits objets à décorer/peindre pour les enfants. Autre astuce : les coquilles d’œufs sont de très bons répulsifs naturels à limaces ! 😉
On termine sur un grand classique du zéro-gaspi en cuisine : le pain rassis (pain acheté avec votre magnifique sac à pain par exemple ;)). On peut en faire, entre autres : du pudding, de la chapelure, des croutons, du pain perdu… En revanche, ne le donnez pas aux oiseaux ou aux canards ! La mie du pain est mauvaise pour leur estomac.
3. Laissez libre cours à votre créativité avec les restes ! (ou à défaut, au congélo !)

Très souvent, il nous arrive d’avoir des restes par-ci par-là de nos différentes préparations. Même s’il ne s’agit que d’une tête de brocoli vapeur, de 20g de pâtes à la tomate ou autre, gardez-les ! Tout est raccommodable, et c’est là que cela peut être amusant.
Ces petits restes peuvent être consommés avec d’autres plats ou autres restes, utilisés comme ingrédients pour d’autres recettes (soupes, salades, gratins, quiches…), remaniés à votre sauce selon l’envie du jour… Bref, il y a toujours un moyen de s’en servir pour quelque chose ! Faites-vous confiance, et laissez parler votre créativité afin de vous faire plaisir. ☺

Et pour les gros restes, n’hésitez surtout pas à congeler. Vous serez bien content/es d’avoir des plats « en stock » pour les journées chargées et/ou pour les journées de fainéantise aiguë !

#4 Un compost, ça vous tente ?

un compost pour limiter les déchets alimentaires

Le compost peut paraitre un peu dégoûtant, mais il s’agit là d’un élément vraiment extra pour le peu de déchets alimentaires qu’il vous reste si vous appliquez (au moins de temps en temps) quelques-uns des conseils mentionnés plus haut.
Le compostage permet en effet de transformer les déchets organiques en matière fertile, que vous pourrez réutiliser pour vos plantes par exemple.
Si vous ne possédez pas de jardin, il existe des alternatives : le lombricompostage d’appartement, ou encore vous renseigner auprès de vos collectivités sur l’existence d’un compost collectif (compost d’immeuble, de ville ou de quartier par exemple).

#5 Éviter le gaspillage alimentaire version digitale

Enfin, dernière solution pour ceux qui ont VRAIMENT la flemme de cuisiner mais qui souhaitent quand même lutter contre le gaspillage : il existe de très bonnes applications mobiles regroupant des restaurants ou boutiques alimentaires (épiceries, boulangeries…) qui proposent de revendre leurs invendus de la journée à prix cassés. C’est donc tout bénéf’ !
On peut notamment citer les applications “Too Good to Go”, “OptiMiam” ou encore “Graapz”.

 

Le mot de la fin

Voilà ce que nous pouvons vous donner comme petits conseils et astuces pour vous aider au quotidien à réduire vos déchets alimentaires. Ça semble demander un peu d’organisation, mais ça en vaut la peine, croyez-nous !
Encore une fois, personne ne vous demande d’être parfait/e et de tout faire impérativement. Faites ce que vous pouvez, quand vous le voulez : ce sera TOUJOURS mieux que rien. C’est petit à petit que l’on change ses habitudes, alors ne vous mettez pas la pression.
Dans tous les cas, vous êtes déjà sensible au sujet et c’est un grand pas ! Bravo à vous et merci de vouloir réduire vos déchets ☺

 

SOURCES :
· LIVRE : BERNIER Julie, « ZERO DECHET : Le manuel d’écologie quotidienne », Éditions Solar, 2019.
· Site internet : « https://www.comment-economiser.fr/utilisations-coquilles-oeuf.html »

Article écrit par Marie PICQUET